L’hyperémèse gravidique : la maladie de maman.
La nausée : l’envie de vomir.
La cause de la maladie : le placenta farceur.
Les hormones et les gènes : petits éléments du corps qu’on ne peut pas voir avec les yeux.
Toutefois, le plus simple est de créer son propre lexique. Le parent est celui qui connait le mieux son enfant, il pourra donc trouver les meilleurs mots pour assurer la bonne compréhension de la maladie. D’ailleurs, n’hésite pas à partager ton lexique à l’ASBL pour aider d’autres parents en panne d’inspiration !
Utiliser des images/ des métaphores
A l’aide de schémas simples, il est plus facile d’imager la maladie.
Par exemple, le parent pourrait expliquer que la maladie vient du placenta farceur. « Le placenta est la poche dans laquelle se trouve le bébé. Il va alors créer des hormones et bousculer les gènes ce qui va entrainer la maladie de maman. Les hormones et les gènes se sont des petits éléments du corps qu’on ne peut pas voir avec les yeux. Sur l’image, on peut observer le placenta farceur et en rouge les hormones et les gènes. Quand la maladie monte vers la bouche de maman, alors elle vomit ».
Il serait également possible d’ajouter l’image d’un médicament pour montrer que celui-ci permet d’apaiser la nausée mais ne permet pas la guérison complète de la maladie.
Délimiter le temps
Le parent peut délimiter le temps pour aider son enfant à se projeter. La grossesse a un début et une fin, c’est donc important que l’enfant le comprenne. Il est par conséquent intéressant de prévoir un calendrier avec les différentes échéances durant la grossesse comme les échographies, une éventuelle hospitalisation, les rendez-vous sage-femme et également la date de l’accouchement (en ajoutant un semaine ou deux supplémentaires au cas où). Ce calendrier peut se trouver dans la chambre de l’enfant ou dans le salon, du moment qu’il puisse le consulter facilement et régulièrement. La maladie de maman a bel et bien une fin. Ouf !
Expliquer les changements d’émotions
Durant cette période difficile, des émotions plus lourdes vont apparaitre et l’enfant n’est pas toujours capable de les comprendre et de les gérer. Le mieux est donc de présenter les différentes émotions à l’aide de dessins ou de dispositifs plus élaborés afin que l’enfant puisse les assimiler plus facilement. Ainsi, l’enfant pourra exprimer ses propres émotions et comprendre les émotions des parents. C’est un réel apprentissage pour l’enfant qui lui servira toute sa vie. Le lui apprendre lorsqu’on porte la vie est peut-être le meilleur moment finalement, non ?
Image : dessin avec différentes émotions / Le film Vice-Versa
Expliquer les changements d’habitude/de rythme
La maladie empêche très souvent la maman de pouvoir continuer à vivre « normalement ». L’organisation de vie est donc chamboulée et tout est à repenser. Le changement fait peur à tout le monde, de l’enfance à l’âge adulte. C’est pourquoi, il faut organiser le changement afin que la transition ne soit pas trop difficile à vivre pour chaque membre de la famille. Ainsi, en créant un planning journalier, l’enfant sera rassuré sur le déroulement de la journée durant la grossesse de maman. Le planning peut être créé de différentes façons, il peut contenir des informations basiques « mon réveil, ma journée à l’école, mon retour à la maison, mon couché etc. » ou plus complètes « qui me réveille ? où je mange ? quelles activités s’offrent à moi ? ». Cela dépendra de chaque enfant et de ses besoins.
Rassurer son enfant
Rassurer son enfant est important avec la communication verbale et non-verbale. Un câlin, un bisou, une caresse ou une phrase réconfortante aident l’enfant à s’apaiser durant les moments difficiles.
Les façons traditionnelles de rassurer sont de :
- Rappeler le timing (plus que x semaines).
- Communiquer sur les émotions.
- Dire des mots tendres.
- Donner de l’affection.
- Passer un moment différent avec son enfant.
Toutefois, il existe déjà plusieurs types de supports pour aider les parents à apaiser leurs enfants, notamment des livres qui peuvent devenir des pistes de solution :
« L’art d’apaiser son enfant » de Lise Bartoli
« Mon chagrin à moi » de Mylen Vigneault et Maud Roegiers
« Est-ce que tu m’aimeras encore ? » de Catherine Leblanc et Eve Tharlet.
Faire participer l’enfant
L’enfant, en fonction de son âge, peut aider la maman dans ses tâches du quotidien ou dans l’accompagnement de la grossesse. Dès lors, il peut aider à fermer les rideaux, faire le lit, apporter un verre d’eau ou compléter le carnet de grossesse, mettre l’échographie dans un cadre ou encore, faire tout simplement un énorme bisou sur le ventre de maman.
A nouveau, une liste avec les différentes participations peut être créée en amont avec l’enfant et celui-ci pourrait coller un petit « V » ou « fait » à côté de chaque tâche réalisée.
Communiquer encore et encore
La communication, déjà abordée au moment des émotions, elle est la clé pour réussir à affronter une période plus difficile. Le quotidien ne permet pas toujours de communiquer aisément. Dès lors, il pourrait être intéressant d’instaurer des moments de paroles afin que cela devienne un rituel pour tous les membres de la famille. Il existe différentes façons de communiquer :
- Table de paroles « simple » où chaque membre de la famille exprime la façon dont il a vécu sa journée.
- Le super bâton de paroles (et créer le bâton ensemble) qui permet de poser des questions et qui aide au respect de la parole de chacun.
- Le quart d’heure blabla qui aborde un thème en particulier.
Etc.
Se projeter avec l’enfant
Malgré la maladie, l’arrivée du bébé est une bonne nouvelle. Dès lors, il est important de parler de choses positives sur cette arrivée si attendue. Par conséquent, créer un petit carnet de grossesse pour l’enfant lui permettrait d’ajouter des éléments positifs à la grossesse. Un recueil remplit de bons souvenirs et de belles découvertes. C’est également l’occasion d’aborder son rôle de grand frère ou de grande sœur.
A nouveau, différents livres abordent ce sujet :
« J'attends un petit frère ou une petite sœur » de Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée
« T'choupi Bientôt grand frère » de Thierry Courtin
« Il y a une maison dans ma maman » de Giles Andreae
Prévoir des nouvelles activités
Pour rendre cette période difficile un peu plus joyeuse pour la maman, il est possible de créer de nouvelles activités avec votre enfant, en fonction de l’intensité de la maladie bien sûr !
Dans le lit ou le canapé il est donc possible de :
- Dessiner (maman enceinte, le bébé, le méchant placenta… )
- Ecouter de la musique
- Ecouter de l’ASMR
- Ecrire une chanson (sur l’arrivée du bébé par exemple)
- Chanter
- Compléter le carnet de grossesse
- Jouer aux cartes (la bataille c’est déjà bien !)
- Regarder un film ensemble (si la télévision n’est pas difficile à regarder)
- Faire une sieste ensemble
- Etc.
Sharone, rédactrice bénévole
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