Shirley - Liège 

Ma grossesse a été un vrai calvaire, après 3 fc non expliquées, un nouveau positif, sauf que je n’y croyais plus du tout ! 

Persuadée que ça se solderait encore en fc, j’ai essayé de ne pas trop y prêter attention. 

 

Je suis soignante en gériatrie, et j'ai le choix d’être écartée du travail dès la connaissance de la grossesse, j’ai préféré cette fois attendre la « sécurité » du 3e mois, pendant ces 3 mois les premières nausées sont apparues, légères et « rassurantes » par rapport à l’avancée de ma grossesse. 

Je faisais mes tournées de soin avec des petits sacs « ramasse crottes » pour dégainer plus facilement. 

 

le jour même de ma 12e semaine de grossesse les vomissements se sont aggravés, premiers vomissements sanguinolents, j’ai appelé un médecin de garde (dimanche soir). Qui me rassure en me disant que c’est « normal » que je saigne étant donné que je vomis pas mal j’ai certainement blessé l’œsophage. 

Et les nausées sont normales étant donné que je suis enceinte, ça devrait bientôt s’arrêter… 

Je le dis à mon gynécologue aussi chaque mois, timidement que je continue à être malade que je ne mange pas et que la plupart du temps je ne peux même pas boire, il me dit que mon poids est stable, mes paramètres sont bons il n’y a pas de quoi s’inquiéter, tout le monde autour de moi me répète en boucle que je suis enceinte pas malade, je finis par me renfermer, même mon mari qui vit avec moi et me voit au quotidien me dit qu’il me comprend parce que : lui aussi a eu des ulcères, plus jeune, et il vomissait au moins autant que moi 🤦‍♀️ …

Je n’en ai plus trop parlé à la longue, je préférais être seule qu’entendre « les joies de la grossesse », « essaie le fenouil ou le gingembre », « t’es enceinte pas handicapée ». 

J’ai continué à conduire mon mari tous les matins (4h) et aller le chercher tous les soirs (15h) au travail… chaque jour les bouchons, et mon Tupperware … Même en roulant, au final on prend l’habitude, il suffit d’attendre une ligne droite pour vomir. Et ça jusqu’au 8 Mai (date prévue du terme 4juin). Jour de la fête des mères où j’ai décidé d’aller à l’hôpital. Je terminais péniblement la chambre de ma fille avec ma maman. 

Ce jour-là j’ai cru mourir, au moins 1 semaine sans manger, je buvais à peine, je n’avais même plus de bile à vomir que mon corps était encore pris de vomissements (le mécanisme mais rien ne sortait), la douleur était atroce. 

Je suis allée à l’hôpital et j’ai été reçue avec beaucoup de compassion par la sage-femme. 

Elle avait un regard très doux et maternel envers la jeune fille que j’étais. Mes paramètres étaient bons, la prise de sang aussi mis à part un petit déséquilibre ionique. Je vomis évidemment les médicaments qu’ils s’obstinent à essayer de me faire prendre, l’eau qu’ils essaient de me faire boire. 

Ils me gardent au repos 48h, perf et litican. Ça va mieux je ne vomis plus mais tout mon système digestif supérieur brûlait. 

48h après la Danette et la cracotte. 

et elle n’est évidemment pas passée, le litican per os pareil, une gorgée d’eau aussi, ma salive aussi … donc toujours accompagnée d’une bouteille pour cracher, je me sentais vidée. 

3jours après ils me proposent de provoquer mon accouchement sauf que ma fille ne fait pas 2,5kg et qu’elle ira en unité kangourou, j’ai refusé. Je préférais attendre qu’elle soit en sécurité. 

2j après le 13 mai je suis sortie à ma demande avec du litican im à domicile, je ne voyais pas l’intérêt de rester plus longtemps à l’hôpital, ils ne pouvaient pas m’aider plus et je ne vomissais plus, c’était déjà ça. Même si je ne pouvais toujours rien ingérer et boire de très petite quantité très rarement. 

Le 19 rendez-vous de routine le gynécologue m’annonce qu’elle est enfin hors des risques préma, qu’on peut provoquer le 25 a 1h. 

J’ai continué à vomir jusqu'à j+2 (moins quand même) après l’accouchement et j’ai mis très longtemps à me re-alimenter correctement. 

 

Pour ce qui est d'être d’ambassadrice, j’en ai eu envie pour aider les autres mamans, j’ai été très seule et ma grossesse a été vraiment difficile j’aurais aimé trouver du soutien, et j’aimerais qu’aucune autre maman ne vive ça … Je ne suis pas scientifique pour trouver un médicament miracle, mais à mon niveau je peux  agir et soutenir les autres mamans, sensibiliser, c’est déjà beaucoup …