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Marine d'Huart - Namur

Photo de Marine, Ambassadrice de Namur

Marine d'Huart est mariée et a 2 petits garçons.

Elle est une fervente défenseuse de la cause féministe et suite à des violences sexuelles et gynécologiques, elle a décidé de faire de son parcours traumatisant, une force.

Elle est donc devenue Doula écoféministe afin d’accompagner toutes les futures et jeunes mamans au mieux et pouvoir empêcher autant que possible leur isolement ainsi que leur exposition aux violences gynécologiques.

Elle a décidé de devenir Ambassadrice de Namur pour pouvoir également être habilitée à soutenir les mamans HG. Étant elle-même une survivante HG malgré ses 3 grossesses infernales dont une soldée en I"V"G,

Elle sait à quel point cette maladie peut détruire. Elle habite Ciney et est fière et honorée de représenter la région de Namur, en espérant pouvoir apporter toute son aide.

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Son témoignage : 

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L’enfer a commencé une semaine après.

J'ai dû arrêter mes études. Je vomissais une dizaine de fois par jour au début, devenu une vingtaine par moment

J'ai découvert l'HG lorsque j'en ai été victime. Et même là, on m'a fait croire que le problème venait de moi.

J'ai un dérèglement hormonal à la base. De l'hyper-oestrogénie. Et des risques d'embolie pulmonaire qui font que mon corps rejette tout contraceptif.

Grossesse 1 (juin 2016):

Je suis tombée enceinte accidentellement. Je ne voulais pas d'enfant. Et mon corps rejetant toute contraception, j'ai refusé la pilule du lendemain. Après tout, je venais d'avoir mes règles.

3 semaines plus tard, mon fiancé (par chance j'ai eu son soutien indéfectible, et il avait fait des études de sage-femme), m'a apporté ce test de grossesse, évidemment positif.

Je l’ai très mal vécu, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, persuadée que je ne serais jamais une bonne mère, sans me douter que le pire restait à traverser. L’enfer a commencé une semaine après.

J'ai dû arrêter mes études..

Mon fiancé me faisait boire du coca pour que je puisse avoir du sucre dans le sang. Il était heureux, son rêve étant de devenir papa. Moi je ne voulais pas mais en même temps, malgré moi j'aimais déjà jusqu'à la folie mon bébé. J'ai tenu bon, je me suis accrochée à mon fiancé. J'ai déménagé pour m'installer chez moi, ce n'était plus possible de vivre chez mes parents je passais ma vie dans ma chambre. Mais vivre dans la nouvelle maison, l'âge que j'avais (24) et mon état, m'ont isolÉe.

J'ai perdu 10kg, mes contractions ont commencé aux alentours du 4e mois et depuis ce moment-là, mon col a commencé à s'ouvrir chaque jour un peu plus.

Le gynécologue m’a donné du buscopan, et lors d’une hospitalisation pour déshydratation, à Dinant, le personnel soignant m'a dit que c'était parce que je ne voulais pas de mon bébé.

J'ai continué à vomir tout autant et mon bébé à grandir. Jusqu'à ce que, par un suivi négligé d'un gynécologue pourtant reconnu, je fasse une thrombose. J’ai passé des examens une semaine plus tard. On m’a dit que je n’avais rien, mais à partir de là c'est devenu pire encore.

Mon bébé a cessé de prendre du poids. Le travail a commencé 3 jours trop tôt et le gynécologue, au courant pourtant que je ne supportais pas les hormones, au courant des dérèglements hormonaux, m'a donné de l’utrogestan. Mon corps a passé les 3 jours suivants à tout rejeter, c'était comme une gastro combinée à l'HG. Je vomissais environ 30 fois par jour.

Alors j'ai supplié qu'on me déclenche. Mais mon bébé était faible. Il n'arrivait pas à sortir. Le gynéco venait toutes les heures durant 9h voir où j'en étais en me faisant un toucher utérin comme si j'étais une vache, me laissant en larmes et en sang. M'accusant et me menaçant. Mon fiancé était paralysé.

Je ne me rappelle plus, j'étais déjà à moitié évanouie à cause de la douleur provoquée par l'inefficacité de la péridurale. Mais à 8cm d'ouverture après une énième engueulade du gynécologue qui me hurlait de pousser, que j'étais douillette,.. j'ai paniqué, j'ai senti mon bébé mourir (il n'y avait pas de monitoring) et j'ai demandé la césarienne.

Je l'ai eue. Et je me suis réveillée le ventre vide, sans savoir où était mon bébé. J'ai paniqué avant d'être capable de demander.

Il était en néonatalogie. Il allait bien mais il ne savait pas se nourrir. A sa naissance le placenta était nécrosé. J’ai su à ce moment que j’avais bel et bien fait une thrombose malgré ce que le personnel soignant m’avait dit lors des examens. Il mesurait 45cm et pesait 2,250kg. J'ai rencontré mon fils, chacun dans un lit différent. Je n'ai pas pu le serrer contre moi. Je ne pouvais venir que pour tirer mon lait toutes les 3h. La journée mon fiancé m'aidait à le prendre dans mes bras mais la nuit je ne pouvais pas.

A l'hôpital on s'est fait voler. Les premières photos de mon fils ont été perdues à jamais. Personne n'a fait le nécessaire et je n’ai plus jamais revu le gynécologue.

Au bout d'une semaine, mon fils a repris du poids, on est partis de cet horrible endroit.

J'ai mis 1mois avant de pouvoir l'allaiter et les professionnels de la santé m'ont forcé à arrêter au bout de 3 mois.

Évidemment j'ai fait une grave dépression post-partum. Je m'en suis sortie au 1er anniversaire de James.

Grossesse 2 (mai 2018):

Il faut croire que j'étais plus fertile durant mes règles puisque peu après les 1 an de mon fils, je suis retombée enceinte.

À nouveau ça a été la panique, puis le retour de l'enfer, en pire.

Je vomissais une 20aine de fois par jour, je ne savais même pas m'occuper de mon fils de seulement 1an.

Même le coca ne passait plus. Mon mari avait dû faire des heures supplémentaires pour qu'on puisse déménager. Et il devait déménager seul.

Je ne buvais plus que de l'eau à la petite cuillère. Je ne mangeais plus. J'avais l'impression de mourir et je ne pouvais pas abandonner mon petit garçon. J'ai envisagé plusieurs fois de tomber des escaliers pour perdre le bébé. J'avais beau l'aimer, je savais que ça allait encore durer 6mois et je n'arrivais pas à envisager cela. Un jour j'ai commencé à me blesser, je souviens comme d'un rêve flou, je délirais. Je me cognais la tête contre le mur parce que je n'avais pas la force de me déplacer jusqu'aux escaliers et je ne voulais plus de ce 2e bébé. Mon mari m'a emmené aux urgences. J'ai été hospitalisée une semaine, j'avais perdu 15kg, j'étais déshydratée, affamée, j'avais une inflammation du sang, une infection urinaire et un décollement placentaire.

Après ça on a déménagé et mon fils allait à la crèche. Moi je restais au lit. Je mangeais une demi-galette de riz et je buvais une mini bouteille d'eau par jour.

Grossesse 2 (mai 2018):

Le nouveau gynécologue que j’ai eu voulait me faire accoucher par césarienne pour causer de bassin trop petit et grossesse à risque. Il m’a donné des plantes pour mes vomissements avec un « c’est normal ». Même quand j’ai été hospitalisée. Il est venu me voir en me disant « faut se nourrir! ».

Heureusement mon mari a décidé de prendre une sage-femme. C’est elle qui m’a encouragé à demander un second avis à une gynécologue bienveillante.

Cette dernière que je n’aie pu voir qu’une fois à la fin de ma grossesse avant qu’elle ne parte en congé maternité m’a redonné espoir en disant que c’était possible, mais qu’il fallait que je reste le plus longtemps possible chez moi pour avoir la liberté de mouvement nécessaire à l’ouverture de mon col.

Mon bébé est né prématuré de 2 semaines. Grâce aux conseils de ma sage-femme et de ma nouvelle gynécologue il né en pleine forme au bout de 25h dont 15h chez moi et par voie basse. Même si c'était au prix d'une déchirure + épisio. La néonatalogie a été parfaite, il dormait sur moi, dans une poche kangourou et au bout d’une semaine on est rentrés.

La 3ème grossesse sera celle de trop, mon instinct de survie m'a poussé vers l'IVG

Aujourd'hui je suis Doula et herboriste afin que les futures mamans ne soient jamais isolées ni culpabilisées et afin de leur proposer un soutien naturel pour contrer les effets négatifs d'une grossesse.

Chères Hg-Mama, même quand tout semble perdu, même quand on est à bout, notre corps est incroyablement fort et cette horrible experience deviendra un jour un souvenir, et vous saurez que tout cela en valait la peine.

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